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File:Nicolas Christofides - Le Mondain Égyptien, 1941.jpg

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Français :

Nicolas Christofides (1885-1971), aussi orthographié Christofidis ou Νίκολαος Χριστοφίδης, est un banquier grec, cofondateur et dirigeant de la Commercial Bank of the Near East Ltd, basée à Londres, et de ses comptoirs d'Istanbul, d'Alexandrie et du Caire. Passionné d'automobile, il fut également un membre du "Royal Automobile Club d'Égypte" et prit part à de nombreux rallyes à travers le Proche-Orient.

Biographie

Né en 1885 au Pirée, N. Christofides était issu d'une ancienne famille de négociants grecs ottomans originaire de Chios, une île d'Asie mineure proche de la ville de Smyrne, qui fut, jusqu'aux massacres de 1821, un carrefour commercial et culturel de premier plan, où Grecs, Juifs, Gênois et Levantins cohabitaient depuis des siècles. Etablis au Pirée - principal port d'Athènes - autour de 1790, les Christofides appartenaient à un petit groupe de familles marchandes grecques, toutes originaires de Chios, qui avaient ouvert à la fin du XVIIIe et au cours du XIXe siècles des comptoirs commerciaux dans les principaux ports méditerranéens et jusqu'en Angleterre (Liverpool et Londres). Parmi les cousins de la famille figuraient notamment le banquier Grigorios Empedoklis, les familles Petroccochino (de Marseille et de Londres), Galati (de Trieste), Schilizzi (banquiers à Istanbul, au Pirée et à Paris), Ralli (banquiers à Londres et au Pirée)...

Le père de Nicolas, Antoine Christofides, était un industriel qui possédait une usine à savon dans le port d'Athènes et appartenait à la Société astronomique de France. Quant à sa mère, Angeliki Pantélides (ou Pantazidi), elle était la fille de Thémistocle Pantélides, archiprêtre de l'Eglise grecque de Marseille et personnalité reconnue pour son érudition et ses œuvres de charité.

Nicolas Christofides grandit ainsi dans un univers polyglotte et fortement cosmopolite. Outre le grec, il maîtrisait parfaitement l'anglais, le français, et fut plus tard amené à parler l'arabe.

Entre Londres et Athènes (1907-1922)

C'est dans ce contexte international qu'au début du siècle, Nicolas Christofides rejoignit l'Angleterre. Une fois ses études achevées, il commença son apprentissage de la profession de banquier à la City de Londres, travaillant notamment au Crédit Lyonnais à partir de 1907. Sa carrière, interrompue par les deux guerres balkaniques puis par la Première guerre mondiale, marqua un tournant lorsque son cousin Grigorios Empedoklis, fondateur de la Commercial Bank of Greece, également établie en Angleterre, l'invita à le rejoindre dans ses affaires.

A l'initiative de ce dernier, Nicolas Christofides créa la Commercial Bank of the Near East Ltd à Londres, en 1922, avec la Commercial Bank of Greece comme actionnaire majoritaire.

Mission à Istanbul (1922-1925)

Le nouvel ordre mondial accentuant la présence de la Grande-Bretagne au Proche-Orient, N. Christofides fut chargé d'étendre l'activité de la Commercial Bank à l'Empire ottoman. Il ouvrit ainsi un comptoir à Constantinople (aujourd'hui Istanbul).

À l'automne 1922, il dut faire face aux massacres de Smyrne qui ébranlèrent alors tout le vieil empire et menacèrent les minorités chrétiennes et européennes jusque dans la capitale. La Commercial Bank fut alors l'un des seuls établissements grecs à rester ouvert et à continuer ses opérations bancaires sur tout le territoire ottoman.

Carrière en Égypte (1925-1967)

En 1925, alors que l'Égypte se trouvait largement sous influence britannique, Nicolas s'installa à Alexandrie, où il créa la branche égyptienne de la banque. Il vécut dans cette ville internationale pendant quarante-deux ans, quatre décennies au cours desquelles la Commercial Bank prospéra par le soutien apporté aux propriétaires fonciers, aux industriels et aux commerçants grecs du pays. La banque entra à la Bourse d'Alexandrie en 1926 et une succursale fut ouverte au Caire en 1950.

Pourtant, l'activité de la banque connut un coup d'arrêt, lorsque, conséquemment à la crise du canal de Suez, le Président Nasser nationalisa tous les établissements bancaires d'Égypte. C'est finalement en 1967, après la guerre des Six-Jours, que N. Christofides quitta définitivement l'Égypte pour Athènes.

Famille

Nicolas Christofides était l'époux d'Anna "Nita" Taptas (1908-2007). Née et élevée à Constantinople, celle-ci avait fait ses études au Lycée impérial de Galatasaray où les cours étaient alors entièrement dispensés en français. Elle était la fille du Dr Nikola Taptas (1871-1955), médecin grec de Constantinople et pionnier de la chirurgie ORL en Europe. Polyglotte, francophile et ayant étudié à Paris, Vienne et Berlin, ce dernier mit au point des méthodes et des instruments chirurgicaux novateurs :

● Contribution à l'opération des sinusites frontales chroniques, 1899. Consacrée au Congrès international de Paris en 1900.

● Premier larynx artificiel réhabilitant la voix, 1899-1900.

● Première amygdalectomie totale (ou tonsillectomie), en 1903, grâce à une chaise et à des instruments de sa propre invention.

● Opération du ganglion de Gasser par injection d'alcool à travers le trou ovale. Congrès de Vienne, 1913.

Sa compétence l'amena par ailleurs à fréquenter la cour de Prusse et à exercer comme Hekim Effendi (médecin particulier) du Sultan Mehmed V Reşad, dont il était un proche, de Mehmed VI Vahideddin, dernier sultan de l'empire ottoman, et plus tard du Président Mustafa Kemal Atatürk qui le désigna député de la communauté grecque lors des premières élections des minorités de Turquie en 1935.

Trés reconnu à l'internationale pour ses avancées médicales, le Dr Taptas s'investit également dans la modernisation du système de Santé publique turc et dans la vie de la communauté grecque de Constantinople :

● Prévention des épidémies de maladies contagieuses (tuberculose, choléra, variole) en tant que directeur du service ORL de la clinique pédiatrique de Şişli et de l'hôpital autrichien Saint-Georges.

● Séances de consultation gratuites pour les indigents et les vieillards.

● Mandat de député - représentant de la minorité grecque - au Parlement turc, de 1935 à 1943.

● Réformes pour le développement de soins médicaux dans les villages et pour la mise en place d'une formation élémentaire en matière d'hygiène sanitaire.

● Direction de l'hôpital grec de Balikli et présidence de l'Association des écoles grecques de Turquie.

● Co-fondation de l'Association turque de lutte contre le cancer.

La mère d'Anna, Hélène Pappaduca (1882-1975), qui avait grandi à Lausanne, était quant à elle la fille du Dr Jean Pappaduca ou Pappa-Duca, médecin formé en Allemagne et membre de la Société impériale de médecine de Constantinople, et d'Anna Kanellou (1850-1928), issue de l'aristocratie byzantine dite des Phanariotes.

Celle-ci avait pour cousin le révolutionnaire et érudit grec Stefanos (Étienne) Kanellos (1792-1823). Né en 1792 à Constantinople, il était l'héritier de cette aristocratie phanariote qui dès le XVIIIe siècle parlait le français, étudiait en Europe et se nourrissait de pensée occidentale, mêlant une piété chrétienne ardente aux idéaux éclairés de liberté et d'éducation prônés par les philosophes des Lumières. C'est ainsi qu'en 1812, Kanellos se rend à Vienne et en Bavière afin d'étudier la médecine et les sciences naturelles. Malgré l'obtention en 1817 d'un doctorat et d'une chaire de professeur à l'université de Würzburg, il décide de rejoindre Paris pour approfondir ses connaissances en mathématiques, en physique et en philosophie. Au cours de ces deux années qu'il passe à Paris, il suit les cours de Lamarck au Muséum d'histoire naturelle, traduit vers le grec plusieurs traités scientifiques allemands, français et néerlandais, et surtout devient l'un des principaux correspondants du Hermes O Logios, ou Hermès Philosophe, journal de langue grecque publié à Vienne de 1811 à 1821. On dénombre plusieurs dizaines d'articles de sa main et de celle de son ami Kokkinakis, abordant principalement les sciences naturelles et la médecine, mais aussi la philosophie, la littérature et la philologie.

En 1819, Kanellos reçoit une invitation à occuper une chaire à l’Académie grecque princière de Bucarest et repart donc vers Constantinople, après une longue halte à Vienne en 1820. Territoires gouvernés par des Hospodars phanariotes soumis au Sultan, les principautés danubiennes de Valachie (actuelle Roumanie) et de Moldavie comptent alors de nombreuses populations slaves, grecques et roumaines qui aspirent toutes à s'émanciper du joug ottoman. C'est à cette époque que Kanellos rédige ses grands poèmes patriotiques et adhére comme d'autres intellectuels grecs à la Filiki Eteria, société secrète née des idéaux de 1789 et vouée à chasser les Ottomans des Balkans.

Lorsqu'en 1821 éclate finalement un premier soulèvement grec en Moldavie, le prince Alexandre Ypsilantis, principal meneur de la rébellion, envoie son ami Kanellos au Congrès de Laybach afin de quérir un soutien militaire auprès du Tsar Alexandre Ier de Russie et de l'empereur François Ier d'Autriche. Une démarche qui se solde par un refus. Suite à la répression du mouvement par les troupes du Sultan Mahmoud II, Kanellos s'enfuit à Vienne, avant de tomber sous la menace d'une arrestation par le prince Metternich et de partir une nouvelle fois pour l'Allemagne. Cet exil le mène à Dresde, à Munich et à Heidelberg, et le met sur la route de plusieurs hellénistes et pédagogues allemands tels Friedrich Thiersch et Carl Iken, auxquels il apportera son regard de Grec natif, témoin direct des bouleversements dans l'empire ottoman. Il y rédige notamment un rapport à charge sur le système éducatif ottoman et entretient une riche correspondance avec Carl Iken, laquelle sera compilée et publiée en 1825 à Leipzig sous le titre Leukothea, eine Sammlung von Briefen eines geborenen Griechen über Staatswesen, Literatur und Dichtkunst des neueren Griechenlanpr.

Mais tant sa soif de liberté que sa fidélité envers ses compagnons d'armes le décident à rejoindre la Grèce pour prendre part à un nouveau conflit : la guerre d'indépendance grecque (1821-1829), accouchée de la Révolution de Moldavie. En route vers les ports du sud de la France, Kanellos s'arrête en 1822 à Paris, où il s'entretient longuement avec le philosophe grec Adamantios Koraïs et sympathise avec le fils du peintre Jacques-Louis David, qui l'aide à parfaire son français. Son périple à travers une Grèce à feu et à sang le mène finalement en Crète où il débarque en 1823 et où il rédige plusieurs poèmes ainsi qu'un projet de loi constitutionnelle à partir de procès-verbaux rédigés en 1791 par l'Assemblée nationale constituante. Sa dernière œuvre sera de traduire et publier un ouvrage sur les droits et devoirs du citoyen allemand (Volksnaturlehre zur Damfung des Aberglaubens, de Johann Heinrich Helmuth, 1786).

Une épidémie de peste l'emporte en juillet 1823 alors qu'il tentait désespérément de soigner des soldats contaminés. Il avait tout juste trente-et-un ans.


De l'union de Nicolas Christofides de Nita Taptas naissent deux fils, dont :

• Le Dr. Antoine Christofides, plus connu en Irlande comme Tony Christofides (1937-2007).

Né en 1937 à Istanbul dans l'ancien quartier grec et européen de Péra (aujourd'hui Beyoglu), Tony Christofides grandit à Alexandrie (Égypte) au sein d'un milieu cosmopolite où l'anglais et le français sont parlés au même titre que le grec. Diplômé de l'Hellenic Community School en 1955, il part faire ses études à Londres, où il habite le quartier de Kensington. [1] [2] [3] [4] Après des études de pétrochimie à l'Imperial College, il abandonne sa carrière d'ingénieur pour se consacrer aux mathématiques et obtient un doctorat en algèbre à la Queen Mary University of London, avec comme sujet de thèse : Structure and Presentations of Unimodular Groups.[5]

C'est dans le courant des années 1960 que Tony Christofides se prend de passion pour la culture gaélique et pour les questions politiques qui agitent plus que jamais les deux Irlande. Il décide finalement, après dix ans de vie londonienne et une année d'étude à l'université américaine de Cincinnati, de partir s'installer au plus près de la zone de conflit, à Londonderry (Derry). S'ensuivront quarante ans de combat en faveur des droits civiques et de la langue gaélique, un engagement qui lui fera abandonner sa nationalité gréco-turque et sa confession orthodoxe pour embrasser la citoyenneté irlandaise et le catholicisme.

À Derry, Tony Christofides commence d'abord par enseigner au Magee College, avant de rejoindre le Trinity College de Dublin. Puis, séduit par la région du Connemara et par les rivages déchiquetés de la côte Atlantique, il intègre en 1968 l'Université de Galway, où il devient un proche ami du poète et futur Président d'Irlande Michael Higgins.

En reconnaissance pour ses travaux de recherches en algèbre, la London Mathematical Society l'élit parmi ses membres en 1977.

Féru de linguistique et lui-même polyglotte - il parle français, anglais, grec, arabe, turc, gaélique et allemand -, Tony Christofides s'investit particulièrement dans la sauvegarde de la langue irlandaise, adhérant dès sa fondation en 1969 au Gaeltacht Civil Rights Movement et dispensant nombre de ses propres conférences dans cette langue.

Son engagement politique, qui l'avait amené à soutenir le parti du Sinn Féin ainsi que les actions de l'IRA, trouve son point d'achèvement dans la fondation en 1973, avec l'activiste Seosamh Ó Cuaig et le réalisateur Bob Quinn, de la première industrie audiovisuelle de langue irlandaise : Cinegael [6].
Date
Source

- Le Mondain Égyptien, 1941. ("Le Mondain Égyptien et du Moyen-Orient : l'annuaire de l'élite englobant : l'Égypte, le Soudan, la Palestine, le Liban, la Syrie, la Jordanie, l'Iraq et l'Arabie-Saoudite". Éditeur-directeur E. J. Blattner, 1941.)

- Nicolas Christofides - Bulletin mensuel commercial et financier de la chambre de commerce hellénique d'Alexandrie, juin 1961

- Les Grecs de Marseille dans la deuxième moitié du XIXe siècle : une perspective nationale et transnationale, 2001

- Alpha Bank London - Site officiel
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  1. THE LONDON MATHEMATICAL SOCIETY NEWSLETTER No. 359 May 2007 (https://www.lms.ac.uk/sites/lms.ac.uk/files/files/359%20-%20May%202007.pdf).
  2. Interview télévisée, "Comhrá" TG4.(https://www.tg4.ie/en/player/online-boxsets/play/?pid=6051651185001&title=Tony%20Christofides&series=Comhr%C3%A1).
  3. https://www.kennys.ie/old-galway/1364-19michael-d-elected-to-the-dail-for-the-first-time-29-05-14
  4. https://nuigalwayie-cms01-test.terminalfour.net/about-us/news-and-events/news-archive/2013/November2013/Gon-uige-seo-Saothar-Mheitheal-Scribhneoiri-a-sheoladh-in-Aras-na-Gaeilge-OE-Gaillimh.html
  5. Mathematics Genealogy Project (https://www.genealogy.math.ndsu.nodak.edu/id.php?id=189692).
  6. "What the Gaeltacht Civil Rights Movement can still teach us today", Galway Advertiser, 28 March 2018 https://www.advertiser.ie/galway/article/106627/what-the-gaeltacht-civil-rights-movement-can-still-teach-us-today

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Nicolas Christofides in "Le Mondain Egyptien", 1941.

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