CHUTE D’UNE GOUTTE DE MERCURE SUR UN PLAN DE VERRE (description du phénomène parA. M. Worthington) Mai 1894

La première série d’images que je dois montrer représente l'éclaboussure d'une goutte de mercure de 0,15 pouce de diamètre tombée de 3 pouces sur une plaque de verre lisse. [Ces images ont été dessinées d’après des photographies obtenues une à une par Worthington, chacune à un instant précis du phénomène, ce phénomène ne durant au total que 1/20ème de seconde].

On remarque d’abord que très peu de temps après l'impact de la goutte de mercure sur le plan de verre, de minuscules rayons sont projetés dans toutes les directions sur ce plan. Ces rayons s’étalent ensuite ou se réunissent, jusqu'à ce que, comme dans la figure 8 :

…le contour ne soit que légèrement ondulé. Ensuite (figure 9) :

…des rayons principaux jaillissent, des extrémités desquels, dans certains cas, de minuscules gouttelettes de liquide se détachent, pour rester en place sous la forme d’un cercle sur la plaque, cercle qui sera visible à toutes les étapes ultérieures. En comptant ces gouttelettes ainsi déposées, on a pu déterminer que le nombre des rayons était en général d'environ 24. Cette configuration idéale, en forme de coquille représentée sur la figure 9, marque à peu près la plus grande étendue du mercure, lequel s'affaissant au milieu, se regroupe alors dans un anneau (ou rebord) avec une pellicule centrale très mince, si mince, en fait, qu'elle se déchire souvent plus ou moins irrégulièrement. Ce rebord annulaire se divise alors ou se segmente (fig. 14, 15, 16) :

…de manière à joindre les rayons par paires, et migre pour former l'anneau à 12 lobes de la figure 16. Ensuite, l'ensemble se contracte, mais plus rapidement entre les lobes, le liquide étant alors poussé dans douze bras en direction du centre. Sur la figure 21 :

…la fin de cette étape est atteinte, et maintenant que les bras se rejoignent au centre, le mercure commence à s’élèver en ce même centre ; cette étape est en fait le début du rebond de la goutte sur la plaque. Dans le cas qui nous occupe, les gouttes aux extrémités des bras se séparent alors des bras (fig. 25) :

…tandis que la masse centrale s'élève en une colonne qui manque elle-même de peu de se décomposer en gouttes.

Cette colonne centrale retombe alors au milieu du cercle des gouttes satellites qui, on le comprendra, peut dans certains cas être de nouveau entouré par un second cercle de gouttelettes encore plus petites et plus nombreuses qui se séparent des extrémités des rayons de la fig. 9 (voir plus haut)